Pêle mêle pour la préparation du projet

Voirie

Structure thématique pour l’histoire de la voirie urbaine à Douala

1. Origines et premières infrastructures

  • Routes coloniales : objectifs militaires, économiques (port, plantations)

  • Tracés initiaux : axe Bonanjo–Akwa, pénétrantes vers les quartiers populaires

  • Matériaux utilisés : latérite, pavés, bitume importé

  • Premiers acteurs : administration coloniale, entreprises françaises

2. Périodes de développement post-indépendance

  • Urbanisation accélérée et pression démographique

  • Plans directeurs successifs (années 70, 80, 2000)

  • Création de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) et ses compétences

  • Routes emblématiques : Boulevard de la République, axe Deïdo–Bépanda, pénétrantes vers PK

3. Projets structurants et modernisation

  • 🏗️ PDVIR (Projet de Développement des Villes Inclusives et Résilientes)

  • 🚌 Projet BRT (Bus Rapid Transit) : 4 lignes, 27 km, 80 km de voies de rabattement

  • 🌍 PVGFD (Projet Villes et Gestion Foncière Durables) : 26 km de nouvelles routes, 40 km d’entretien, 10 km de drains

  • Rocades stratégiques : Bonamoussadi–PK10, Boulevard Urbain Est

4. Entretien et gestion de la voirie

  • Acteurs : CUD, entreprises privées, régies municipales

  • Organisation : directions techniques, délégations d’arrondissement

  • Méthodes : revêtement en pavé (résistance aux intempéries)

  • Financements : fonds propres, État, Banque mondiale (ex. 98 milliards FCFA pour 125 km de routes critiques)

5. Problèmes récurrents et défis

  • Dégradation rapide : nids-de-poule, inondations, congestion

  • Intempéries et vulnérabilité climatique

  • Défaillance des opérateurs (ex. Hysacam pour les déchets)

  • Urbanisation anarchique et empiétement sur les emprises routières

6. Participation citoyenne et acceptabilité sociale

  • Sensibilisation communautaire (ex. kiosques BRT, ONG Ridev)

  • Conflits liés aux indemnisations, expropriations

  • Perception des usagers : attentes, frustrations, résilience

7. Perspectives et enjeux futurs

 

  • Numérisation des archives foncières, plans digitalisés

  • Intégration des données géospatiales pour la planification

  • Mobilité durable, accessibilité, équité territoriale

  • Gouvernance foncière et transparence

En intégrant les réponses successives de la ville aux problèmes de voirie, tu ajoutes une dimension dynamique et critique à ton travail : celle de l’adaptation institutionnelle face à la dégradation, aux intempéries et à la pression urbaine. Voici une synthèse structurée en trois volets — projets, organisation, techniques — avec des exemples concrets et des jalons historiques :

Réponses en termes de projets

Période Projet Objectif Réalisations clés
2020–2024 Réhabilitation ciblée (100 km) Restaurer les axes structurants Bonassama, Japoma, Parcours Vita
2022–2025 Plan d’urgence voirie (125 km) Traiter les points critiques 70% réalisés, 98 milliards FCFA mobilisés
2023–2025 PDVIR (Banque mondiale) Mobilité inclusive et résiliente 20 km financés, revêtement pavé priorisé
2025 Budget spécial voirie (72 milliards FCFA) Entretien et assainissement Appui aux mairies d’arrondissement, pré-collecte des déchets

🔹 Note : Ces projets traduisent une montée en puissance budgétaire et une volonté de territorialiser les interventions.

Réponses en termes d’organisation

  • Création de la régie autonome 2RC (Routes et Constructions) : pour internaliser l’entretien et garantir la réactivité

  • Décentralisation vers les mairies d’arrondissement : appui de 200 millions FCFA pour la pré-collecte et l’entretien local

  • Sélection de nouveaux opérateurs : suite à la défaillance d’Hysacam (seulement 40% de sa flotte mobilisée), la CUD a engagé un nouveau prestataire pour la collecte des 2 700 tonnes de déchets/jour

  • Appels d’offres et travaux en régie : distinction selon la surface (régie < 200 m²), pour plus de souplesse et de contrôle

🔹 Note : On observe une volonté de professionnaliser, diversifier et territorialiser la gestion de la voirie.

Réponses en termes de techniques

  • Priorisation du revêtement en pavé : choisi pour sa durabilité face aux chocs climatiques et mécaniques

  • Traitement des points critiques : carrefours, ronds-points, zones inondables

  • Cartographie des zones dégradées : 225 km identifiés, 125 km priorisés

  • Réhabilitation par tronçons stratégiques : pénétrantes Est/Ouest, zones industrielles, axes vers le port

 

🔹 Note : Le choix technique du pavé marque une rupture avec l’asphalte, jugé moins résistant dans le contexte local.


Défis urbains

Il s'agit de cartographier les tensions vitales de Douala — non pas comme des anomalies, mais comme des révélateurs de son histoire sociale, politique et spatiale. Voici une proposition de structure pour aborder les défis urbains dans ton travail, avec des thèmes, des exemples concrets, et des réponses successives de la ville.

 

1. Insalubrité et gestion des déchets

  • Problèmes récurrents : débordement des bacs, dépôts sauvages, inondations liées aux déchets

  • Acteurs : Hysacam (défaillant), CUD, opérateurs privés

  • Réponses :

    • Appui aux mairies d’arrondissement (200 millions FCFA pour la pré-collecte)

    • Remplacement progressif d’Hysacam par un nouveau prestataire

    • Sensibilisation communautaire et kiosques d’information

  • Enjeux : santé publique, image de la ville, attractivité économique

2. Motos-taxis : mobilité informelle et conflits d’usage

  • Problèmes : accidents, occupation anarchique, insécurité, congestion

  • Chiffres : plus de 50 000 motos-taxis en circulation

  • Réponses :

    • Programme de professionnalisation : permis A, formation à la citoyenneté

    • Identification numérique et chasubles obligatoires

    • Délimitation des zones d’exercice

    • Plateforme numérique de suivi

  • Enjeux : cohabitation pacifique, fluidité, dignité des acteurs marginaux

3. Occupation illégale des trottoirs et marchés spontanés

  • Problèmes : entrave à la mobilité, insécurité, informalité économique

  • Zones critiques : Marché Central, Mboppi, Bépanda, New-Bell

  • Réponses :

    • Opérations de déguerpissement (souvent conflictuelles)

    • Relocalisation partielle (ex. marchés satellites)

    • Dialogue communautaire et médiation

  • Enjeux : droit à la ville, inclusion économique, urbanisme participatif

4. Mobilité difficile et congestion chronique

  • Problèmes : embouteillages, manque de transports publics, voirie saturée

  • Réponses :

    • Projet BRT (Bus Rapid Transit) : 4 lignes, 27 km, 80 km de voies de rabattement

    • Réhabilitation des pénétrantes et rocades

    • Numérisation des plans de circulation

  • Enjeux : accessibilité, équité territoriale, transition écologique

5. Réponses transversales de la ville

Type de réponse Exemples Objectifs
Projet PDVIR, PVGFD, BRT Structurer la mobilité et l’inclusion
Organisation Régie 2RC, plateforme numérique moto-taxis Professionnaliser et territorialiser
Technique Pavés, cartographie des points critiques Adapter aux réalités climatiques et sociales

Voici une frise chronologique des réponses successives de la ville de Douala face aux principaux défis urbains, organisée par défi et décennie. Elle met en lumière l’évolution des stratégies, des acteurs et des outils mobilisés pour répondre aux tensions de la ville.

Frise des réponses urbaines – Douala (1970s–2020s)

Décennie Insalubrité Motos-taxis Occupation des trottoirs Mobilité difficile
1970s Création des premières régies municipales de propreté Mobilité dominée par les taxis classiques Marchés centralisés (Mboppi, Marché Central) Premiers plans directeurs, voirie coloniale réutilisée
1980s Introduction d’Hysacam comme opérateur principal Apparition des motos-taxis en périphérie Tolérance informelle des étals Urbanisation rapide, congestion naissante
1990s Débordement des capacités d’Hysacam, dépôts sauvages Explosion du nombre de motos-taxis, sans régulation Occupation anarchique des trottoirs Saturation des pénétrantes, absence de transports publics
2000s Campagnes de nettoyage ponctuelles, sans suivi Tentatives de recensement, sans effet durable Déguerpissements conflictuels Études de mobilité, projets non aboutis
2010s Appui aux mairies, début de la pré-collecte Identification partielle, chasubles, permis A Relocalisation partielle vers marchés satellites Lancement du projet BRT, réhabilitation des rocades
2020s Remplacement progressif d’Hysacam, nouveaux prestataires Plateforme numérique de suivi, zones d’exercice Dialogue communautaire, urbanisme participatif PDVIR, PVGFD, numérisation des plans de circulation

Lecture transversale

  • 1970s–1980s : Réponses institutionnelles centralisées, faible anticipation des dynamiques informelles.

  • 1990s–2000s : Crise de capacité, montée des tensions, réponses ponctuelles et souvent conflictuelles.

  • 2010s–2020s : Tournant vers la territorialisation, la numérisation et l’inclusion sociale

Cartographie des zones critiques – Douala

 1. Zones d’insalubrité chronique

Quartier / Zone Type de problème Facteurs aggravants
New-Bell Dépôts sauvages, inondations Densité, absence de drains
Bépanda Débordement des bacs Faible couverture Hysacam
PK8 – PK10 Décharges informelles Urbanisation rapide
Marché Central Saturation des points de collecte Activité commerciale intense
Bonabéri Déchets industriels et ménagers Mixité fonctionnelle non maîtrisée

🔹 Ces zones combinent vulnérabilité hydrologique et déficit d’assainissement. Les poches d’insalubrité sont souvent corrélées à la pauvreté et à l’absence de planification foncière.

🚦 2. Zones de congestion routière

Axe / Carrefour Type de congestion Causes principales
Carrefour Ndokoti Saturation permanente Nœud de correspondance, absence de régulation
Boulevard de la République Embouteillages aux heures de pointe Activité tertiaire, motos-taxis
Pénétrante Est (Deïdo–PK) Congestion linéaire Voirie étroite, forte densité
Bonamoussadi–Makepe Congestion résidentielle Urbanisation horizontale
Axe Port–Zone industrielle Congestion logistique Camions, absence de voies dédiées

🔹 La congestion est accentuée par l’absence de transports publics structurés et la cohabitation difficile entre véhicules lourds, motos et piétons.

🛒 3. Zones d’occupation illégale des trottoirs

Secteur Type d’occupation Enjeux
Mboppi Marché spontané Droit à l’espace public, sécurité
Marché Central Étals sur trottoirs Mobilité piétonne entravée
Bépanda Commerces informels Conflits d’usage
New-Bell Activité informelle dense Urbanisme non régulé
Bonabéri Vendeurs ambulants Absence de zones dédiées

🔹 Ces occupations traduisent une économie populaire vivace mais non intégrée dans les plans d’aménagement. Elles posent des défis de mobilité, de sécurité et de dignité urbaine.

Régulation du stationnement et enlèvement de véhicules

Les dispositifs ont été mis en place pour comprendre la régulation fine de la mobilité urbaine à Douala. Ils traduisent une volonté de reprendre le contrôle de l’espace public, souvent au prix de tensions avec les usagers.

 

Défi identifié Stationnement anarchique, congestion des axes, occupation des trottoirs, incivilités routières.

Zones critiques Boulevard de la République, Carrefour Ndokoti, Akwa, Bonanjo, Marché Central.

Acteurs impliqués

  • Équipes de la CUD (agents de mobilité)

  • Forces de sécurité

  • Fourrières municipales

  • Vendeurs de tickets de parking (emplois de proximité)

Dispositifs mis en place

  • Pose de sabots sur véhicules en infraction (stationnement gênant, non paiement)

  • Enlèvement vers fourrière municipale : procédure encadrée, frais à régler

  • Création de parkings payants : zones délimitées, tickets vendus par agents

  • Emplois créés : guichetiers, agents de surveillance, opérateurs de fourrière

Tensions observées

  • Frictions avec les usagers (contestations, altercations)

  • Perception de répression plutôt que de service

  • Difficulté d’accès aux fourrières, manque de communication

Enjeux

  • Revalorisation de l’espace public

  • Fluidité et sécurité

  • Professionnalisation de la gestion urbaine

  • Création d’emplois de proximité


Grille comparative – Défis urbains à Douala

Défi urbain Réponses apportées Résultats observés
🧼 Insalubrité - Appui aux mairies pour la pré-collecte (200M FCFA) <br> - Remplacement progressif d’Hysacam <br> - Sensibilisation communautaire - Amélioration ponctuelle dans certains quartiers <br> - Persistances des dépôts sauvages <br> - Frustration liée aux retards et à la qualité du service
🛵 Motos-taxis - Permis A obligatoire <br> - Chasubles et identification numérique <br> - Délimitation des zones d’exercice - Meilleure visibilité des conducteurs réguliers <br> - Frictions avec les clandestins <br> - Acceptation partielle par les usagers
🛒 Occupation des trottoirs - Déguerpissements ciblés <br> - Relocalisation vers marchés satellites <br> - Dialogue communautaire - Retour fréquent des commerçants <br> - Zones partiellement libérées <br> - Tensions sociales persistantes
🚦 Congestion et mobilité - Projet BRT (4 lignes, 27 km) <br> - Réhabilitation des pénétrantes <br> - Numérisation des plans de circulation - Fluidité améliorée sur certains axes <br> - Travaux en cours, perception positive <br> - Congestion toujours forte aux heures de pointe
🚗 Stationnement anarchique - Pose de sabots et enlèvement vers fourrière <br> - Création de parkings payants <br> - Emplois de vendeurs de tickets - Régulation plus visible <br> - Frictions avec les automobilistes <br> - Recettes municipales en hausse
🌧️ Inondations et voirie dégradée - Revêtement en pavé <br> - Cartographie des points critiques (225 km) <br> - Réhabilitation ciblée (125 km) - Résistance accrue dans les zones pavées <br> - Réduction des inondations localisées <br> - Dégradation rapide ailleurs

 Lecture transversale

  • Réponses techniques : souvent efficaces mais localisées.

  • Réponses organisationnelles : en cours de structuration, avec des effets différenciés selon les quartiers.

  • Résultats : contrastés, avec des avancées visibles mais des défis persistants liés à la pression démographique et à l’informalité.

Mutations organisationnelles

La ville de Douala a connu une série de mutations organisationnelles profondes et parfois chaotiques, qui reflètent à la fois son histoire coloniale, ses dynamiques post-indépendance et les défis contemporains de gouvernance urbaine. Voici une synthèse structurée de ces évolutions :

🏛️ 1. Période coloniale : fondations et dualité spatiale

  • 1896–1916 (Allemagne) : Premiers plans d’aménagement par les colons allemands, avec une séparation stricte entre les quartiers européens et autochtones.

  • 1916–1960 (France) : Douala devient un centre administratif majeur. L’urbanisme reste marqué par une logique ségrégationniste, mais les infrastructures se développent (routes, port, écoles).

🗺️ 2. Plans d’urbanisme successifs

Douala a été façonnée par cinq grands plans d’aménagement depuis plus d’un siècle :

  • Plan directeur colonial : visait une ville fonctionnelle pour les colons, sans réelle intégration des besoins locaux.

  • Plans post-indépendance : souvent partiellement appliqués, freinés par le régime foncier complexe, le manque de moyens et le clientélisme.

  • Plan Directeur d’Urbanisme de 2015 : ambitionne une gestion durable, mais peine à corriger l’étalement urbain et l’anarchie périphérique.

🏘️ 3. Décentralisation et gouvernance locale

  • Création des Communes d’Arrondissement : Douala est aujourd’hui divisée en plusieurs communes (Douala I à VI), chacune avec une mairie et des compétences propres.

  • Décentralisation incomplète : malgré les textes, les communes manquent souvent de moyens financiers et techniques pour gérer efficacement leur territoire.

🌍 4. Croissance démographique et désordre urbain

  • Douala a connu une croissance explosive, entraînant un étalement non maîtrisé, une urbanisation informelle et des tensions foncières.

  • Les autorités ont souvent été dépassées par la vitesse de l’expansion, avec des infrastructures insuffisantes et une planification peu respectée.

🔄 5. Appels à un changement de paradigme

  • Les chercheurs et urbanistes plaident pour :

    • Une autonomie financière accrue des communes.

    • Une gestion foncière décentralisée.

    • Une revalorisation des plans d’aménagement avec implication citoyenne et transparence

Frise chronologique — Douala : mutations organisationnelles

🕰️ Période ⚙️ Mutation principale 🏛️ Contexte institutionnel
1896–1916 Plans urbains coloniaux allemands Ségrégation spatiale, structuration portuaire
1916–1960 Administration française, infrastructures, maintien de la ségrégation Douala devient un centre administratif colonial
1960–1985 Urbanisation rapide, absence de planification réelle Indépendance, centralisation étatique
1985–2004 Création des Communes d’Arrondissement Décentralisation amorcée mais incomplète
2004–2015 Plans d’aménagement partiels, urbanisation informelle Tensions foncières, croissance démographique
2015–présent Adoption du Plan Directeur d’Urbanisme, appel à la gouvernance participative Changement de paradigme, autonomie locale recherchée

Tableau comparatif des plans d’aménagement de Douala

🗓️ Plan / Période 🎯 Objectifs principaux ⚠️ Limites / obstacles 🏙️ Impact sur l’organisation urbaine
Plan colonial allemand (1896–1916) Structuration portuaire, zonage racial, contrôle logistique Ségrégation spatiale, absence de prise en compte des populations locales Création des quartiers européens, base du port moderne
Plan colonial français (1916–1960) Développement administratif, infrastructures, extension contrôlée Maintien de la ségrégation, urbanisme autoritaire Consolidation du centre-ville, infrastructures coloniales
Plans post-indépendance (1960–1985) Répondre à la croissance démographique, intégrer les quartiers périphériques Manque de moyens, centralisation excessive, faible application Urbanisation informelle, étalement non maîtrisé
Plans sectoriels (1985–2004) Amélioration des transports, équipements publics, assainissement Fragmentation des interventions, absence de vision globale Multiplication des projets non coordonnés, déséquilibre territorial
Plan Directeur d’Urbanisme (2015) Décentralisation, durabilité, gouvernance participative, maîtrise de l’étalement urbain Faible appropriation locale, lente mise en œuvre, conflits fonciers persistants Tentative de recentrage stratégique, appel à une nouvelle gouvernance urbaine