Le Café camerounais

1. Introduction

Contexte général :
Importance du café dans l’économie mondiale (marché de plusieurs milliards de dollars), notamment en Afrique subsaharienne, deuxième région exportatrice après l’Amérique latine.

Focus sur le Cameroun :
Présentation de l’introduction du café, son développement historique et son rôle dans l’agriculture nationale (deuxième culture d’exportation après le cacao pendant plusieurs décennies).

Objectifs :
Expliquer l’évolution de la filière café, les difficultés structurelles, les périodes de crise et de réforme, ainsi que les opportunités actuelles liées à la hausse des prix.


2. Les débuts du café au Cameroun

Origines de la culture du café :
Introduction par les colons allemands dès le début du XXe siècle (café arabica dans les hauts plateaux, robusta dans les basses terres).

Acteurs :
Colons allemands, missionnaires, agriculteurs locaux.

Zones de production :

  • Café arabica : Ouest, Nord-Ouest, Sud-Ouest.

  • Café robusta : Littoral, Centre, Sud.

Chiffres :
Création des premières plantations expérimentales, début des exportations dans les années 1920-1930.

Période post-indépendance (1960s-1980s) :
Le café devient un produit stratégique dans l’économie nationale (au même titre que le cacao).

Acteurs :
Petits producteurs, coopératives agricoles, État (via l’ONCPB).

Chiffres :
Exportations en millions de tonnes, parts du café arabica et robusta dans le total national.


3. Les années de crise (1980s-1990s) : chute des cours et effondrement de la production

Contexte :
Crise mondiale des prix du café, fin des accords internationaux de quotas en 1989.

Acteurs :
Planteurs en difficulté, coopératives en faillite, État en désengagement.

Zones affectées :
Chute drastique de la production dans les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest (arabica), mais aussi dans le Littoral (robusta).

Chiffres :
Déclin des volumes exportés (de 120 000 tonnes dans les années 1980 à moins de 50 000 dans les années 1990).

Conséquences :
Abandon des plantations, vieillissement des caféiers, exode rural, paupérisation des zones productrices.


4. L’échec de l’ONCPB et la dérégulation du marché

Rôle de l’ONCPB :
Fixation des prix, achat direct aux producteurs, régulation du commerce.

Acteurs :
Gouvernement, ONCPB, planteurs.

Bilan :
Corruption, surendettement, absence de rentabilité, inefficacité dans la redistribution des revenus.

Conséquences :
Démantèlement de l’ONCPB au début des années 1990 et libéralisation complète de la filière.


5. Réforme et libéralisation : naissance de l’ONCC

Contexte :
Besoin de réorganiser la filière après l’effondrement du système étatique.

Acteurs :
ONCC, SODECAO, CICC, FODECC, planteurs, négociants privés.

Objectifs :

  • Améliorer la productivité

  • Soutenir les planteurs par la formation

  • Encourager la transformation locale

  • Rendre le café camerounais compétitif à l’international

Nouveaux circuits de commercialisation :
Marché libre, multiplication des acheteurs privés, rôle accru des exportateurs.

Chiffres :
Régression initiale de la production, stabilisation autour de 40 000 tonnes/an dans les années 2000-2010.


6. Initiatives de relance et mise en valeur de la qualité

Programmes de soutien :

  • Fonds d’appui du FODECC

  • Distribution de semences améliorées

  • Réhabilitation des vergers

  • Certification (café bio, équitable, etc.)

Acteurs :
ONCC, CICC, ONG, partenaires internationaux (UE, FAO, etc.)

Zones de mise en œuvre :
Nord-Ouest, Ouest (arabica de spécialité), Sud et Littoral (robusta).

Chiffres :
Timide reprise dans les années 2010, avec mise en valeur des cafés de spécialité.


7. Le retour de l’intérêt pour le café : hausse des prix et nouvelles perspectives (2021-2024)

Contexte international :
Crise climatique au Brésil, croissance de la demande en Afrique et Asie, intérêt accru pour les cafés d’origine.

Acteurs :
Planteurs motivés par la remontée des prix, nouveaux exportateurs, État (via ONCC et CICC), initiatives privées.

Effets sur le terrain :

  • Nouvelles plantations

  • Jeunes intéressés par la filière

  • Relance du café de spécialité (arabica du Mont Manengouba, robusta du Moungo)

Chiffres :
Reprise des exportations : +20% entre 2021 et 2023
Augmentation du prix bord champ : presque doublé dans certaines régions.

Impact économique :
Redynamisation des bassins caféiers, retour de la caféiculture comme source d’emploi et de devises.


8. Perspectives d’avenir et enjeux

Opportunités :

  • Transformation locale (torréfaction, marques nationales)

  • Tourisme caféier

  • Développement du label « Café du Cameroun »

Défis :

  • Accès au financement

  • Encadrement technique

  • Problèmes d’infrastructures rurales

Recommandations :

 

  • Renforcement des coopératives

  • Insertion des jeunes et des femmes dans la chaîne de valeur

  • Partenariats public-privé