STRATEGIE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT 2020-2030


Informations générales

Date d'entrée en vigueur : 2020

Site web : snd30.cm

Ministère pilote : Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire,

 

Historique

Le Cameroun rentre en crise en 1986, et engage le cycle sans fin des programmes d’ajustement structurel, mettant sous le boisseau le sixième plan quinquennal (prévu sur la période 1986-1990).

Après avoir atteint le point de décision en 2000 et le point d’achèvement de l’IPPTE en 2006, le pays met en route le DSRP jusqu’en 2009.

Le DSCE (2010- 2019) est censé poser les bases d’un développement à long terme vers l’émergence en tant que première phase de la Vision 2035. Ce plan décennal est malheureusement plombé par d’autres priorités sur son cours : le PLANUT, le Programme Spécial Jeunes, le Programme spécial CHAN/CAN et dès la fin 2016 par la FEC (2018-2020).

Et voici la SND30 qui est conçu et naît sous cette coiffe. Ses premiers pas sont désormais limités dans leurs ambitions, pour ne pas dire étouffées, voire interdites (théoriquement jusqu’en 2024). 

Le contexte de la mise en œuvre de la SND30

Succès mitigé des Plans précédents :

Le Cameroun a posé les bases, depuis le DSCE (2010-2019), du développement des infrastructures. Les résultats à l’échéance sont connus : Beaucoup de chantiers engagés sont inachevés (à date) et ceux qui sont arrivés à terme, sont plus ou moins opérationnels.

Au cœur de tous ces dysfonctionnements se trouve, la question de la maturation des projets et le choix des managers desdits projets dont le mandat n’est pas indexé ou lié au résultat (en terme d’efficacité et efficience), mais à l’entregent et aux manœuvres politiques.

Cette question devrait être adressée avec courage et audace au cours de la décade de la SND30.

Les dégâts causés par les premiers programmes d’ajustement structurel (1986-2000) sur le plan social ont imposé un nouveau paradigme à savoir la Dimension Sociale de l’Ajustement (DSA), qui oblige dans l’année 2000, à intégrer la notion de réduction de la pauvreté en mettant l’accent sur les secteurs dits sociaux : Éducation, Santé, Justice.

Cette nouvelle approche se traduit dans les déclinaisons des sigles FRPC, DSRP/ CSLP, puis la dimension emploi (DSCE). Ce bref rappel voudrait relever que la volonté politique a toujours été affichée, depuis les deux dernières décennies pour la réduction des inégalités entre les couches sociales au Cameroun.

Cependant, dans la pratique, les résultats semblent s’écarter et s’aggraver au fil des temps, malgré parfois les efforts importants visiblement consentis. Peut-être qu’il faille interroger les approches et les méthodes de mise en œuvre des politiques propauvres. Dans le contexte courant de la SND30 loin d’être une panacée, l’effectivité de la décentralisation désormais actée, pourrait représenter un réel espoir. Le transfert des compétences de la plupart des actions relevant de ce domaine aux CTDs, devrait créer un avantage de proximité des bénéficiaires d’avec les centres de décision.

 

Les 4 piliers du SND 30

1 - La transformation structurelle de l’économie nationale

Ce pilier aborde la problématique de la transformation structurelle de l’économie nationale. Il traite de la planification économique, qui doit conduire à la résolution des problèmes bien identifiés comme la faible productivité des exploitations agricoles familiales dans le milieu rural (en traitant très précisément des déterminants et des facteurs de production), de la dynamique d’industrialisation en allant directement vers les efforts qui sont à faire sur des aspects clés (cf. PDI), des infrastructures productives sur lesquelles ils faut que les priorités soient claires et très précises.

 

2 - Le développement du Capital Humain et du bien-être

Le capital humain constitue un facteur clé au développement économique et en particulier à l’industrialisation d’un pays. En effet, il est indispensable pour une société qui ambitionne de booster son secteur industriel de disposer d’une main d’œuvre suffisante et de bonne qualité. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques adéquates dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’accessibilité aux facilités sociales de base et de la protection sociale.

 

3 - La promotion de l’emploi et de l’insertion économique

Dans ce domaine, l’objectif global poursuivi est de promouvoir le plein emploi décent, à travers l’élargissement et la valorisation des opportunités de création d’emplois dans l’économie. Cette politique de développement est articulée autour de cinq (05) axes, à savoir :

  • (i) la promotion de l’emploi dans les projets d’investissement public ;
  • (ii) l’amélioration de la productivité, de l’emploi et des revenus en milieu rural ;
  • (iii) le développement des TPE, PME et de l’entrepreneuriat jeune en zones urbaines ;
  • (iv) l’incitation à la création et à la préservation des emplois dans les grandes entreprises du secteur privé formel ;
  • (v) la mise en adéquation formation-emploi et l’amélioration du système d’insertion professionnelle ;
  • et (vi) la régulation du marché du travail.

4 - La gouvernance, la décentralisation et la gestion stratégique de l’Etat

Ce pilier se focalise sur la gouvernance, la décentralisation et de la gestion stratégique de l’Etat qui constituent le socle sur lequel reposent la transformation structurelle de l’économie camerounaise, le développement du capital humain ainsi que l’amélioration de la situation de l’emploi. Ce pilier aborde ainsi :

  • (i) la décentralisation et le développement local ;
  • (ii) le renforcement de l’état de droit et la sécurité des personnes et des biens ;
  • (iii) l’amélioration du service public de l’Etat ;
  • (iv) la gouvernance économique et financière ;
  • (v) l’aménagement du territoire. Il inclut également les questions liées au bilinguisme, au multiculturalisme et à la citoyenneté qui sont au centre de la troisième dimension de la Vision 2035, à savoir « l’unité dans la diversité ».

Les craintes du SND30

Le financement

Pour la période 2020-2030, les besoins de la SND30 sont chiffrés à 88.000 milliards de F.  Selon le ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, sur la période 2023-2030, le gap à combler est de 15 500 milliards de francs Cfa. Sauf que, le budget de l’Etat, à lui tout seul, ne saurait répondre à ces exigences.

La gouvernance, la paix et la sécurité

De toutes les évaluations (internes ou externes) par les agences de notations souveraines ou des structures habilitées, le secteur Gouvernance est toujours apparu comme le maillon le plus faible du système de gestion des affaires publiques au Cameroun. 

Depuis bientôt 05 années, la crise du NOSO, les menaces de Boko Haram dans les régions septentrionales et les conflits en RCA et RDC créent et constituent des entraves à la paix et à la sécurité intérieures. Avec des conséquences énormes sur le budget de l’État et des financements pouvant être alloués aux projets de développement.

De nombreuses personnes déplacées internes et un afflux des réfugiés venant des pays voisins fuyant la guerre, les persécutions et les conflits est estimés à près d’un million de personnes déplacées internes (PDI) et à environ 500 milles refugiés selon le HCR en 2020. Sur un autre plan, la pandémie du COVID-19 menace d’amplifier les fragilités à travers le monde, et de manière singulière au Cameroun. Car au-delà de la dimension sanitaire, des questions de gestion des ressources se sont invitées à table avec ce qui est désigné aujourd’hui comme le Covidgate et le Cangate. En effet, un rapport de la Chambre des Comptes de la Cour Suprême en circulation fait état de malversations et dysfonctionnements aggravés dans la gestion des fonds alloués à la lutte contre la Covid-19 au Cameroun.

Défaillances du secteur public et du secteur privé

(Extrait de l'étude de Mme Viviane ONDOUA BIWOLE)

Défaillances du secteur public

  • faible capacité de réaction et d’anticipation et dispositif de suivi évaluation inadéquat qui constitue des freins aux exigences face à un environnement perpétuellement mouvant et turbulent.
  • mode de recrutement et de nomination inefficace et en déphasage avec les exigences en matière d’adéquation profil/emploi.
  • inégalités entre les différents groupes sociaux dans la contribution aux activités de l’Etat
  • rapport de prédation et de négligence des agents public vis-à-vis des biens publics.
  • corruption, détournement des biens publics et conflits d’intérêt.
  • confusion des rôles, inertie, lourdeur des procédures, profusion et cloisonnement des institutions.

Défaillances du secteur privé

  • mauvais choix des investissements ;
  • gestion de l’héritage dans les entreprises familiales ;
  • défaillance vis-à-vis des projets confiés par l’Etat ;
  • faible transparence dans la publication des états financiers ;
  • logiques ethniques et affinitaires dans les recrutements et les nominations ;
  • incapacité de s’associer pour réaliser les ouvrages de grande envergure

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Documentation

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